Prendre soin des personnes exilées (novembre 2019)
Journée d'étude co-organisée par l'Orspere-Samdarra et l'Ireps Auvergne-Rhône-Alpes.
Informations pratiques
Le mardi 26 novembre 2019, au Parc des expositions de Valence (16 Avenue Georges Clemenceau, 26000 - Valence).
Cette journée d'étude est gratuite mais l'inscription est obligatoire.
Argumentaire de la journée d'étude
La journée d’étude « prendre soin des personnes exilées » est portée par l’Orspere-Samdarra et co-organisée avec l’Ireps Drôme. Le programme a été élaboré par un comité d’organisation constitué de professionnels des départements de la Drôme et de l’Ardèche.
Cette journée vise à questionner les modalités du « prendre soin » des personnes en situation d’exil en France et dont les parcours sont parsemés d’épreuves, impactant leur santé somatique et psychique. Aux violences subies dans les pays d’origine et lors des parcours migratoires, s’ajoutent les difficultés liées aux conditions d’accueil : l’attente, les conditions d’hébergement, les reconfigurations familiales, l’impossibilité ou les difficultés à accéder à l’emploi, mais également les problématiques de langue, d’inclusion, de discrimination et d’isolement social. Les intervenant.e.s témoignent des souffrances exprimées par les personnes exilées et s’alarment de la précarité des conditions d’accueil. Pouvoir accéder au soin revêt alors d’une importance primordiale, pour que ces souffrances puissent être entendues. Les intervenant.e.s en santé (notamment des équipes mobiles psychiatrie précarité ou des permanences d’accès aux soins) mais aussi les intervenant.e.s sociaux.ales et les bénévoles d’associations se mobilisent afin d’accueillir et de soulager leur souffrance psychique et plus globalement de les soutenir dans leurs parcours. Chacun.e participe alors au « prendre soin » des personnes exilées. Il importe, dans le cadre de cette journée, de pouvoir échanger autour des différentes manières d’accompagner, d’écouter, d’intervenir, en fonction des rôles et des aspirations de chacun.e. Et au-delà de la prise en compte de la souffrance, l’attention pour l’autre et l’écoute, participent d’un accueil digne favorisant une santé mentale positive.
Du côté des personnes exilées, cet accueil et cette écoute peuvent être des véritables ressources au quotidien, leur permettant de « tenir » malgré les conditions précaires dans lesquelles elles vivent.
À quoi fait référence le « prendre soin » et qui prend soin ? Comment accueillir les personnes en situation de migration, dont les souffrances peuvent être multifactorielles ? Quels impacts de l’écoute et de l’accueil sur les professionnels, militants, accueillants ? Comment les personnes en situation d’exil accueillent, elles-mêmes, ce soutien ?
Programme provisoire
8h40 : Accueil des participants
9h20 : Ouverture de la journée d’étude
Zhour Nicollet, directrice de la Délégation départementale de la Drôme, Agence régioanale de santé Auvergne-Rhône-Alpes
Christelle Guérault, déléguée territoriale, Ireps Auvergne-Rhône-Alpes
Halima Zeroug-Vial, psychiatre, directrice Orspere-Samdarra
9h45 - 11h15 : Première table ronde : « Accueillir des personnes en situation de migration et d’exil »
• « L'Autre provoque ma responsabilité comme mouvement éthique dans la conscience », Fidèle Mabanza, poète, formé à la philosophie
• « Profils et parcours des personnes migrantes », Kevin Raymond, directeur du Pôle asile Diaconat Protestant Drôme Ardèche
• « Des vulnérabilités au psycho traumatisme, spécificités cliniques en contexte migratoire », Halima Zeroug-Vial, psychiatre, directrice de l’Orspere-Samdarra
• « Accueillir, écouter : soigner. Ce que fait vivre aux intervenant.e.s l'accompagnement », Julia Maury de Feraudy, psychologue Orspere-Samdarra
Discutante : Mélanie Arnavon, Maison des Solidarités Nelson Mandela et Gwen Le Goff, directrice adjointe de l’Orspere-Samdarra
11h15 - 11h40 : Pause
11h40 - 13h : Deuxième table ronde : « Comment prendre soin du public migrant vulnérable ? »
• « Accompagner les personnes exilées pour renforcer leur pouvoir d’agir », Lou Einhorn, psychologue Orspere-Samdarra
• « L'accueil des personnes exilées chez l'habitant.e », Marjorie Gerbier-Aublanc, socioanthropologue, chercheuse post-doctorante, EHESS Paris
• « Prendre soin à travers l’accompagnement linguistique », Marie Sachot, Directrice de l’Intergroupe Marcel-Pagnol, Montélimar
Discutants : Christelle Guérault, déléguée territoriale, Ireps Auvergne-Rhône-Alpes et Nicolas Chambon, sociologue, Orspere-Samdarra
13h - 14h30 : Déjeuner libre
14h30 - 16h30 : Troisième table ronde : « Le travail en réseau comme support du prendre soin »
• « Les assistantes sociales scolaires et l’accompagnement des jeunes et des familles exilées », Laure Bertrand et Nadège Vehier, assistantes sociales de l'Éducation nationale
• « L’affiliation : berceau du prendre soin », Thierry Colin, psychiatre CMP Annonay, Pierre Sevenier, infirmier EMPP/CMP Annonay, Centre hospitalier Sainte-Marie Ardèche-Drôme, Marion Gebelin, éducatrice spécialisée et Stéphane Chataignier, chef de service, Cada Anef Annonay
• « Réseau de périnatalité : le dispositif Valeriane », Marie-Pierre Fernandez, médecin responsable du projet et du parcours de soins, Angélique Torres, sage-femme coordinatrice en postnatal et Élisa Étienne, sage-femme coordinatrice
• « Prendre soin : un travail de lien », Laurence Pessinet, psychologue à la Pass psy, Julie Clozel, infirmière, Empp et Pass psy et Audrey Boueilh, infirmière, Empp et Pass psy, Centre Hospitalier Drôme Vivarais
Discutante : Anne-Marie Maure-Chaze, coordinatrice de la Maison des adolescents et Natacha Carbonel, chargée de mission Orspere-Samdarra
16h30 : Conclusion de la journée d’étude
Dans le cadre du festival Migrant’Scène, et en complément de cette journée d’étude, une soirée cinéma-débat sera organisée la veille de la journée d’étude autour de la diffusion du film documentaire :
« Exils adolescents » (2017), en présence du réalisateur Antoine Dubos
Le lundi 25 novembre, à 20h30, au Train cinéma (rue Aragon, Portes-lès-Valence)
Le débat qui suivra la projection comptera sur la présence du réalisateur et sera animé par l’association la Cimade.
Synopsis : Yakouba a 16 ans quand il débarque seul à Lyon. Il rejoint un collectif de mineurs étrangers qui luttent pour leurs droits et en devient un des porte-voix. Arrivés en France en tant que mineurs isolés, ils ont été pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance. Mais à l’aube de leur majorité, ils deviennent des sans-papiers aux yeux de la préfecture qui leur demande alors de quitter le territoire. Ce film suit leur parcours dans ce difficile passage à l’âge adulte, au moment où grandir revient à devenir hors-la-loi.