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Taux et déterminants de la consommation d’alcool en France : résultats d’une étude nationale

Mis en ligne le 17 septembre 2025

En France, 18,5 % des adultes ne consomment pas d’alcool, mais 22 % présentent un usage à risque. Une enquête nationale menée auprès de 5 000 personnes révèle les profils les plus exposés et souligne l’urgence d’actions ciblées de santé publique. Une recherche d’envergure codirigée par le SUAL

 

Une photographie inédite de la consommation d’alcool en France

L’étude JANOVER, financée par l’Institut National contre le Cancer (InCA), a été coordonnée par Louis-Ferdinand Lespine, chercheur au Service Universitaire d’Addictologie de Lyon (SUAL), en partenariat avec les équipes du Dry January. Elle s’est déroulée en 2024 et a notamment interrogé 5 000 adultes représentatifs de la population française. Grâce au questionnaire AUDIT (Alcohol Use Disorders Identification Test), quatre catégories d’usage d’alcool ont été définie.

  • Non-consommateurs (NAU) : 18,5 %
  • Consommation à faible risque (LRD) : 59,4 %
  • Consommation à risque (HD) : 14,9 %
  • Trouble de l’usage d’alcool (AUD) : 7,2 %

Ces chiffres mettent en lumière à la fois une progression de la non-consommation d’alcool, mais révèle également qu’une part non négligeable de la population est en consommation problématique.

Jeunes adultes et polarisation des usages

Les 18-34 ans se distinguent par une double tendance :

  • une proportion plus élevée de non-consommateurs (26,3 %)
  • mais aussi des taux supérieurs de consommation à risque (20,3 %) et de trouble de l’usage d’alcool (12,2 %).

Ce phénomène traduit une polarisation des comportements : une partie des jeunes réduit ou abandonne l’alcool, tandis qu’une autre adopte des usages intenses et dangereux.

Différences selon le genre et le statut socio-professionnel

Les femmes consomment globalement moins : elles sont moins nombreuses à présenter une consommation à risque (11,1 % vs 19 % chez les hommes) ou un trouble de l’usage d’alcool (5,4 % vs 9,1 %). 

Le statut socio-professionnel élevé est associé à une moindre proportion de non-consommateurs (8,6 % vs 19,8 %), mais aussi à une consommation plus fréquente à risque (24,2 %). Chez les femmes, un statut socio-professionnel élevé est aussi corrélé à davantage de troubles de l’usage.

Un enjeu majeur de santé publique

Cette enquête confirme que l’alcool reste un défi sanitaire majeur en France. Si la progression des non-consommateurs (près d’un Français sur cinq) traduit une possible évolution vers des comportements plus protecteurs, la part élevée d’usages nocifs appelle à des actions ciblées de prévention.

Les auteurs soulignent la nécessité de mieux comprendre :

  • les motivations des jeunes qui choisissent la non-consommation,
  • les facteurs qui entraînent d’autres vers une consommation problématique.

→ Retrouvez l’intégralité de la publication dans la revue European Journal of Public Health menée par le SUAL, en collaboration avec les équipes du Dry January, qui regroupent la Fédération Addiction, Addictions-France, et la Société Française d’Alcoologie ou sur le site du SUAL .

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