Santé mentale & psychiatrie : agir dans la communauté
Mis en ligne le 10 octobre 2025
Découvrez comment chercheurs, soignants et associations unissent leurs forces pour promouvoir la santé mentale communautaire. Inclusion sociale, prévention et innovation au cœur des échanges pour repenser la prise en charge et favoriser le bien-être de chacun.
Cet événement a rassemblé professionnels de santé, chercheurs, associations et usagers autour d’une conviction partagée : tout ce qui favorise l’inclusion sociale contribue directement à l’amélioration de la santé mentale.
De la psychiatrie communautaire…
La psychiatrie communautaire (ou psychiatrie de secteur communautaire) désigne une approche de la santé mentale caractérisée par des soins et des accompagnements des personnes atteintes de troubles psychiques dispensés au sein même de leur communauté, plutôt que dans un cadre exclusivement hospitalier. Ces modalités sont favorables à une meilleure insertion et à la déstigmatisation.
… à la santé mentale communautaire
Quant à elle, la santé mentale communautaire vise à prévenir, repérer et traiter précocement les troubles émotionnels et sociaux. Elle s’inscrit ainsi dans une logique de prévention et de protection, afin d’éviter l’aggravation de situations pouvant mener à une prise en charge psychiatrique plus importante.
Un projet d’envergure en construction
Pascal Mariotti a souligné qu’il s’agit de valoriser le fait que tout ce qui permet l’inclusion sociale est favorable à la santé mentale ». Le Pr Nicolas Franck a évoqué la création imminente de la Maison de la santé mentale. Elle va s’adresser à chaque français afin de lui permettre de :
- Mieux se saisir de cette dimension de sa santé.
- Prendre conscience de ce qui lui est favorable ou délétère.
L’une des premières actions concrète résidera dans l’intervention sur les addictions auprès de collégiens.
Une introduction en matière
Tout au long de la matinée, plusieurs interventions ont permis d’éclairer les enjeux actuels de la santé mentale communautaire en France. La session a débuté avec un état des lieux présenté par le Dr Boris Nicolle du centre hospitalier des Pyrénées, portant sur les apports et les limites de la psychiatrie communautaire dans notre pays. Une intervention du Dr Thomas Lathière qui a récemment pris la chefferie du service mobile au Vinatier a mis en perspective les modèles communautaires lillois et lyonnais. Cela a permis de mettre en exergue la place des dispositifs groupaux. Dispositifs destinés à améliorer les compétences sociales et l’inclusion et étant au cœur de l’organisation des centres de réhabilitation psychosociale.
Des initiatives locales
La journée s’est ensuite poursuivie avec la présentation de trois initiatives locales :
- Le MOOC “Savoir agir sur la santé mentale”, créé par le Centre ressource nationale de réhabilitation (Le Vinatier – Psychiatrie Universitaire Lyon Métropole)
- Les initiatives d’entraide mutuelle portées par le collectif GEMs du Roannais
- Un dispositif favorable à l’inclusion sociale et à la santé mentale détaché au sein des Centres d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) ; Ericka Agostini (IPA) a présenté un projet de recherche-action participative portant sur ce projet.
Des ateliers collaboratifs pour approfondir la réflexion
L’après-midi a été consacrée à des d’ateliers collaboratifs conçus pour approfondir les réflexions amorcées en matinée autour des enjeux de la psychiatrie communautaire.
Ces temps d’échanges ont abordé des thématiques majeures :
- L’accompagnement des aidants, au bénéfice de leur proche malade ainsi qu’au leur
- Les alternatives aux mesures coercitives, dans une logique de respect et d’autonomisation des personnes accompagnées
- Le dispositif « Relions-nous », et le site web du CRR. Enrichi par des témoignages du collectif ZEST, destiné à faire évoluer les représentations sociales liées à la santé mentale
- Le voisinage et la construction du lien communautaire, explorés à travers les regards croisés d’anthropologues et de praticiens
- Différentes actions de réhabilitation psychosociale destinées à des personnes ayant des troubles sévères, présentées sous la forme de retours de terrain variés
L’approche EDEN, ouvrant un nouveau regard sur les hallucinations
Et enfin, le rôle des Conseils Locaux de Santé Mentale (CLSM), importants leviers pour renforcer la santé mentale communautaire.
Un temps d’échanges autour d’outils numériques
Un espace d’échanges était dédié au partage de ressources numériques (dont les apports de l’intelligence artificielle) et à la découverte d’outils innovants favorables à la santé mentale. Ces ateliers avaient pour objectif de mieux faire connaître les dispositifs existants.
Les participants ont pu découvrir et tester différents outils digitaux favorisant la prise en charge et l’autosoin en santé mentale, et le programme « Relions-nous », inspiré du concept de bibliothèque vivante, qui favorise la déstigmatisation par la rencontre et le dialogue.
Pour conclure
Cette journée a permis de valoriser les ressources internes et externes du Vinatier, tout en favorisant une culture commune autour des pratiques collaboratives et de l’innovation au service de la santé mentale communautaire.Liens utiles :




