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Les projets phares de la recherche financés en 2025 : des avancées majeures pour la psychiatrie
Mis en ligne le 17 décembre 2025
En 2025, trois projets lauréats portés ou co-portés par Le Vinatier font avancer la recherche en psychiatrie, neurosciences et santé publique. Ils explorent la perception visuelle, le vécu des entendeurs de voix et les modèles intégrés de soins pour mieux répondre aux besoins en santé mentale.
EDEN-RCT : améliorer la qualité de vie des entendeurs de voix
Le projet EDEN-RCT, lauréat du programme hospitalier de recherche infirmière et paramédicale (PHRIP), est promu par Le Vinatier. Porté par Baptiste Gaudelus, Infirmier en Pratique Avancée (IPA), il s’intéresse à une population souvent stigmatisée : les entendeurs de voix. L’étude évalue les effets des formations EDEN College, une approche innovante mêlant soignants et pair-aidants.
Une alternative non médicamenteuse structurée
Les hallucinations auditives touchent de nombreuses personnes, au-delà de la schizophrénie. Les traitements existants ne suffisent pas toujours. EDEN College propose une intervention groupale de 50 heures guidant chacun vers une relation plus apaisée avec ses voix.
L’objectif principal : améliorer le bien-être mental mesuré par l’échelle de bien-être (WEMWBS).
Un essai multicentrique d’envergure
L’étude porte sur 240 participants répartis dans six centres (Lyon, Clermont, Lille, Marseille, Paris, Privas).
Elle combine :
- un essai contrôlé randomisé ;
- une analyse qualitative approfondie pour comprendre le vécu des participants.
Les chercheurs analyseront aussi l’estime de soi, la stigmatisation internalisée et les caractéristiques des voix.
→Découvrir l’article dédié de Santé Mentale
Collaboration entre psychiatrie publique et soins primaires : un projet basé sur une recherche à partir d’initiatives locales
Le projet COLIBRI, lauréat de l’appel à projets 2025 « Services, Interventions et Politiques favorables » de l’IReSP (Institut pour la Recherche en Santé Publique), explore une nouvelle façon d’organiser les soins entre psychiatrie publique et soins primaires. Il s’intéresse à une question centrale : comment renforcer la coordination entre santé mentale et santé physique pour les personnes souffrant d’un trouble psychique sévère alors que nous observons une surmortalité et une prise en charge inadéquate sur le plan somatique de ce public ?
Un modèle de soins intégrés CMP–centre de santé
COLIBRI évalue l’impact d’un exercice regroupé entre un Centre Médico-Psychologique (CMP) et un Centre de Santé (CDS). Ce modèle vise à :
- Faciliter l’accès aux soins.
- Améliorer la continuité du suivi.
- Proposer une réponse plus cohérente aux besoins complexes de cette population.
Identifier les leviers et les freins
La recherche analyse les leviers permettant une collaboration efficace et les barrières qui freinent l’implantation de ce type d’organisation. Cette approche offre un premier éclairage sur les innovations organisationnelles les plus prometteuses pour renforcer les soins intégrés en santé mentale.
Une ambition nationale
Au-delà de l’initiative locale (via le CMP de Bron, portée par la cheffe de service la Dre. Natalie GILOUX), COLIBRI constitue un socle pour une étude de plus grande ampleur. L’objectif est de comparer différents modèles existant en France pour améliorer le suivi somatique des patients suivis en CMP : un enjeu clé de santé publique, au cœur de la prévention et de la réduction des inégalités d’accès aux soins.
APSA : comprendre le rythme de la perception visuelle
La perception semble continue, mais le cerveau traite les images par petites unités successives, un peu comme des « photographies » prises très rapidement. Le projet APSA (Accélération de l’Échantillonnage Perceptif) explore la manière dont le cerveau « prélève » cette information visuelle. Cette recherche fondamentale, financée par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR), associe le CNRS (Jean-Rémy Hochmann), les Hospices Civils de Lyon et Le Vinatier (Marie-Maude Geoffray).
Une perception plus rapide qu’on ne l’imagine
La perception semble continue, mais elle repose en réalité sur un échantillonnage discret. Ce rythme s’accélère au cours du développement grâce à la maturation cérébrale. L’équipe souhaite établir des courbes de développement pour mieux comprendre ce mécanisme.
Autisme : une piste nouvelle
Les chercheurs testent l’hypothèse d’un échantillonnage visuel plus rapide chez les personnes autistes. Cette approche complète les modèles existants centrés sur les détails visuels et ouvre une perspective inédite sur la dimension temporelle de la perception.
Ce travail pourrait éclairer certains défis d’intégration de stimulations rapprochées dans le temps.
Une méthodologie renforcée
La version 2025 repose sur :
- des données préliminaires chez nourrissons, enfants et adultes ;
- un design longitudinal (mode de recherche où les mêmes participants sont suivis sur plusieurs années) pour suivre l’évolution dans le temps ;
- une caractérisation clinique fine.
Des projets structurants pour la recherche en psychiatrie
En mobilisant des approches complémentaires — neurosciences, recherche clinique, organisation des soins — ces grandes réussites de l’année 2025 renforcent la dynamique scientifique du Vinatier – Psychiatrie Universitaire Lyon Métropole.
Ils illustrent une ambition commune : produire des connaissances utiles, rigoureuses et au service des patients, tout en contribuant à l’évolution des pratiques en santé mentale.
