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La stimulation cérébrale pour améliorer les symptômes négatifs de la schizophrénie

Mis en ligne le 03 décembre 2025

Une étude internationale, impliquant le chercheur français Jérôme Brunelin, montre que la stimulation cérébrale non invasive peut réduire certains symptômes difficiles à traiter de la schizophrénie.

Contexte : un sujet encore peu exploré

Depuis longtemps, les traitements de la schizophrénie ont surtout ciblé les symptômes positifs (hallucinations, délires). En revanche, les symptômes négatifs (isolement, émoussement affectif, faible engagement, etc.)continuent de limiter fortement la vie quotidienne, l’intégration sociale et la qualité de vie des personnes concernées.


La stimulation transcrânienne à courant continu (tDCS), consiste à appliquer de manière non-invasive un faible courant électrique à travers le crâne pour moduler l’activité cérébrale.

Plusieurs chercheurs internationaux, dont Jérôme Brunelin (France, équipe PsyR2 du Vinatier), ont travaillé ensemble pour analyser les effets de cette technique sur les symptômes négatifs de la schizophrénie.

Principaux résultats

Une efficacité modérée mais réelle

Afin de tirer des conclusions plus solides qu’une seule étude isolée, les chercheurs ont décidé de faire une méta-analyse. Cela consiste à regrouper et analyser plusieurs études existantes pour évaluer de manière plus robuste les effets d’une intervention. Dans cet article, 18 études (regroupant 709 participants) ont été passées au peigne fin.


Les résultats montrent que la tDCS a permis une réduction significative des symptômes négatifs par rapport au placebo.

Aussi, d’un point de vue plus technique, l’étude a permis de mieux comprendre le placement des électrodes et son impact sur les résultats. Par exemple, l’une des électrodes, appelée « anode », placée sur une zone précise du cortex préfrontal (IDLPFC), semble particulièrement efficace pour améliorer certains symptômes.

Des limites à souligner

Cependant, lorsque les séances n’étaient pas prolongées ou maintenues, l’effet n’était pas durable : la persistance de l’amélioration n’a pas été établie.
Enfin, bien que la tDCS soit bien tolérée et sans effet indésirable grave dans les protocoles examinés, l’hétérogénéité des études (protocoles, population, durée) impose prudence dans l’interprétation.

Implications et ouverture

Pour la recherche clinique

Cette étude montre que la tDCS peut devenir un outil complémentaire au parcours de soin classique pour réduire les symptômes négatifs de la schizophrénie, un domaine jusque-ici difficile à traiter.
Il met en lumière plusieurs pistes à explorer :

  • l'optimisation des paramètres de stimulation (site, intensité, nombre de séances),
  • l'identification de profils de patients les plus susceptibles d’en bénéficier (par exemple, ceux souffrant principalement des symptômes négatifs) .

Pour la prise en charge

Pour les praticiens et les patients, cette étude est un message d’espoir : même si la tDCS ne remplace pas le traitement classique, elle pourrait être intégrée comme composante d’une prise en charge personnalisée : combiner stimulation, thérapie cognitive, réhabilitation psychosociale et médication.
 

→Découvrir l'étude

 

 

 

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