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Étudier la douleur chronique chez les personnes âgées souffrant de troubles psychiatriques
Mis en ligne le 15 octobre 2025
Douleur et santé mentale sont particulièrement liées chez les personnes âgées. Une étude portée par l'équipe de recherche spécialisée dans les séniors du Vinatier, investigue à mieux comprendre cette population pour offrir des soins plus justes et améliorer la vie des patients et de leurs aidants.
Un enjeu médical et sociétal majeur
La douleur chronique, définie comme une douleur persistante ou récurrente depuis plus de trois mois, touche environ une personne sur deux après 75 ans. Dans le même temps, les troubles psychiatriques (dépression, bipolarité, anxiété, etc.) concernent près d’un sénior sur cinq. Pourtant, très peu de recherches se sont intéressées au lien entre ces deux réalités, et la prise en charge psychiatrique se concentre souvent sur les symptômes psychiques en négligeant les comorbidités somatiques.
C’est dans ce contexte qu’est née l’étude DoCPPA. Portée par le secteur de psychiatrie de la personne âgée du Vinatier, avec le soutien de la Fondation APICIL et du fonds de dotation Brou de Laurière, cette recherche a pour objectif de mieux cerner la prévalence et les caractéristiques de la douleur chronique chez les séniors atteints de troubles psychiatriques afin d’améliorer leur prise en charge globale.
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Les objectifs de cette étude
L’étude souhaite inclure 430 patients de 65 ans et plus, suivis en hospitalisation ou en consultation au Vinatier. Elle s’étend sur trois ans et repose sur des questionnaires validés, des évaluations neuropsychologiques et un suivi médical précis.
Les chercheurs veulent répondre à plusieurs questions :
- Combien de patients psychiatriques âgés souffrent de douleur chronique ?
- Quels types de douleurs sont les plus fréquents (localisation, intensité, durée, etc.) ?
- Quels traitements médicamenteux ou non-médicamenteux leur sont proposés ?
- Quel est l’impact de la douleur sur leur autonomie, leur qualité de vie, leur cognition et leurs symptômes psychiatriques ?
- Comment la douleur influence-t-elle le fardeau ressenti par les aidants ?
Des liens forts entre santé mentale et physique
Les chercheurs partent de plusieurs constats :
- La douleur chronique augmente le risque de dépression, d’anxiété et même de suicide.
- Les troubles psychiatriques peuvent à leur tour favoriser l’apparition ou l’aggravation de douleurs.
- La combinaison des deux entraîne une baisse importante de la qualité de vie, une perte d’autonomie, et complique les parcours de soins.
- La douleur est souvent sous-évaluée et mal traitée chez nos aînés suivis en psychiatrie.
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Vers une meilleure prise en charge globale
L’étude pourrait changer les pratiques en introduisant des évaluations systématiques de la douleur en psychiatrie du vieillissement. Elle vise à encourager une prise en charge coordonnée entre psychiatres, gériatres, algologues et autres spécialistes, afin de limiter les hospitalisations, d’optimiser les prescriptions médicamenteuses et d’améliorer la qualité de vie des patients.
À terme, les résultats pourraient aussi ouvrir la voie à des recommandations pour une meilleure intégration de la gestion de la douleur dans le suivi psychiatrique des populations âgées.
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