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Déterminants du succès et bénéfices du Dry January : ce que révèle la première étude française
Mis en ligne le 23 décembre 2025
Première évaluation du Dry January en France : une étude menée en 2024 auprès de 2 123 participants identifie les facteurs clés de réussite et confirme des bénéfices rapides sur le sommeil, la santé mentale et la confiance à refuser l’alcool.
Une campagne de santé publique en plein essor
Le Dry January – ou Défi de Janvier – s’installe désormais comme un outil de santé publique accessible, efficace et peu coûteux. En 2024, près d’un Français sur cinq a déclaré y participer. Pourtant, aucune analyse approfondie de son impact n’avait encore été réalisée.
Une équipe de recherche a suivi 2 123 adultes engagés dans la campagne. Objectif : comprendre ce qui favorise la réussite du défi et mesurer les bénéfices à court terme sur la santé et le bien-être.
→ Une recherche d’envergure codirigée par le SUAL
Les clés de la réussite : intention, soutien et confiance sociale
1. Fixer un objectif clair : un levier majeur
L’étude montre que définir dès le départ un objectif de non-consommation totale multiplie par trois les chances de réussite. Cet élément apparaît comme le déterminant le plus puissant.
2. Le soutien numérique, un atout sous-estimé
L’inscription officielle et l’engagement avec les e-mails de soutien renforcent nettement les chances de succès. Ces outils simples, gratuits et accessibles constituent des ressources clés pour maintenir la motivation.
3. Le rôle du contexte social
Avoir confiance en sa capacité à refuser l’alcool en situation sociale est un facteur prédictif fort. À l’inverse, consommer principalement pour des raisons sociales complique le défi.
4. Les obstacles identifiés
Deux profils rencontrent davantage de difficultés :
- les fumeurs,
- les personnes qui se reconnaissent comme consommateurs à risque.
Ces groupes pourraient bénéficier d’un accompagnement renforcé lors du défi.
Des bénéfices rapides et mesurables pour la santé
Amélioration du sommeil
Les effets sur la qualité du sommeil sont particulièrement marqués. La proportion de participants déclarant un sommeil « très bon » passe de 9 % à 24 %. Même sans abstinence complète, la simple réduction de consommation améliore le repos nocturne.
Santé physique renforcée
Chez les participants non-consommatrices, la perception d’une excellente santé physique progresse fortement (36 % à 48 %).
Bien-être mental en hausse
La campagne contribue à une amélioration significative du bien-être mental, notamment à travers un regain d’auto-efficacité : se sentir capable de refuser l’alcool en toute situation.
Des effets même en cas d’engagement partiel
Les personnes n’ayant pas tenu une non-consommation totale constatent elles aussi :
- un meilleur sommeil,
- un bien-être mental amélioré,
- une confiance accrue à refuser l’alcool
Ces résultats suggèrent que chaque réduction compte, même sans réussite complète.
Implications pour la santé publique
Promouvoir la non-consommation comme objectif valorisé
La non-consommation totale maximise les bénéfices. Toutefois, la réduction reste une porte d’entrée efficace vers un changement durable.
Soutenir les compétences sociales
Renforcer les conseils pratiques pour refuser l’alcool en groupe pourrait améliorer significativement la réussite du défi.
Cibler les populations à risque
Un accompagnement spécifique des fumeurs et des personnes identifiant une consommation excessive serait pertinent.
Valoriser les outils numériques
L’étude confirme l’intérêt des inscriptions officielles, des e-mails d’accompagnement, et plus largement du soutien digital, au cœur des futures stratégies de prévention.
Communiquer sur les bénéfices rapides
Mettre en avant les gains immédiats sur la santé, le sommeil et le bien-être mental est essentiel pour attirer un public plus large.
Limites et précautions d’interprétation
Les résultats reposent sur des données auto-rapportées, avec un taux d’attrition notable. L’absence de groupe contrôle limite les conclusions causales. Enfin, l’échantillon, surreprésentant les femmes et les personnes inscrites, n’est pas totalement représentatif.
Conclusion : un outil simple pour un impact mesurable
Cette première évaluation du Défi de Janvier en France confirme que la campagne est utile, efficace et facilement déployable. Elle améliore la santé physique et mentale, renforce la confiance et favorise des comportements durables.
Des analyses futures sur l'impact sur la consommation d'alcool permettront de savoir si ces bénéfices se maintiennent au-delà du mois de janvier, ouvrant la voie à une stratégie de prévention plus large et plus ciblée.




