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Bourses doctorales 2025: interview du lauréat Santiago RODRIGUEZ

Mis en ligne le 12 novembre 2025

Chaque année, un jury interne à l’établissement Le Vinatier sélectionne et finance des projets doctoraux et post doctoraux. Nous mettons à l’honneur ces lauréats. Aujourd'hui, nous interviewons le doctorant Santiago RODRIGUEZ.

Pouvez-vous nous rappeler qui encadrera votre projet ainsi que le service et la structure de recherche qui vous accueillera ?

Mon projet sera encadré par la Dr. Marine Mondino et par le Pr. Frédéric Haesebaert, deux membres de l’équipe PsyR2 du Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (CRNL), situé au sein du Vinatier. 

En parallèle, les études composant mon projet bénéficient de la collaboration de 11 centres hospitaliers sur tout le territoire national ainsi que d’un centre de neuroimagerie (CERMEP). 

Quel est votre parcours ?

Après une licence en sciences avec une spécialité en neurosciences et comportement (Florida Atlantic University), j’ai poursuivi mon parcours académique avec un master en Neurosciences Fondamentales et Cliniques à l’Université Claude Bernard Lyon 1. 

En parallèle, j’ai acquis une solide expérience professionnelle en tant que technicien rTMS (Stimulation Magnétique Transcrânienne répétitive  ) et EEG (électroencéphalogramme) dans un centre de recherche en neuroscience. Là-bas j’ai participé à des protocoles de stimulation transcrânienne chez des patients souffrant de dépression et d’anxiété. Ensuite, j’ai travaillé comme technicien en neurofeedback dans un centre de réhabilitation spécialisé dans les troubles addictifs. 

Dans le cadre de mon master, j’ai effectué deux stages de recherche au sein de l’équipe PsyR2  du Vinatier. Le premier portait sur la validation d’émotions à l’aide d’un logiciel de reconnaissance faciale. L’objectif était d’améliorer les outils d’évaluation des réponses émotionnelles. Le second stage s’intéressait au rôle du stress dans le reality monitoting, un processus cognitif qui permmet de distinguer l’imagerie de la réalité. Cette fonction est souvent altérée dans la schizophrénie et susceptible d’expliquer certains symptômes hallucinatoires.

Pouvez-vous nous expliquer votre sujet doctoral/post-doctoral ?

Mon projet doctoral s’articule autour de trois études portant sur les hallucinations chez les patients atteints la schizophrénie. L’objectif est de mieux comprendre les mécanismes cognitifs et cérébraux impliqués, afin de développer des approches thérapeutiques innovantes et personnalisées avec la stimulation cérébrale non invasive. 

Étant donné que le stress joue un rôle déclencheur dans l’apparition de la psychose et de la schizophrénie, la première étude vise à évaluer l’effet du stress aigu sur les performances de reality-monitoring et l’activité cérébrale par EEG chez des sujets sains. 

Malgré les traitements pharmacologiques, environ 30% de personnes concernées par la schizophrénie continuent de signaler la présence des hallucinations. Parmi les alternatives thérapeutiques, la stimulation cérébrale non invasive, telle que la hf-tRNS (Stimulation transcrânienne par bruit aléatoire à haute fréquence) ou la HD-tDCS (Stimulation transcrânienne à courant continu à haute définition) a montré des résultats prometteurs dans la réduction des hallucinations auditives. Une seconde étude évaluera l’impact de la stimulation hf-tRNS appliquée sur les régions fronto-temporales – connues pour leur implication dans les déficits de reality monitoring – sur les performances cognitives liées à ce processus chez les patients souffrant d’hallucinations auditives.

Enfin, les hallucinations peuvent toucher plusieurs modalités sensorielles simultanément, par exemple :

  • auditives
  • visuelles,
  • olfactives
  • et somatosensorielles.

La dernière étude explorera l’effet de la HD-tDCS guidée par IRMf (imagerie réalisée lors de la présentation des hallucinations) sur les hallucinations multimodales dans la schizophrénie.

Pourquoi avoir choisi Le Vinatier ?

J’ai choisi Le Vinatier pour la qualité de son environnement clinique et de recherche. C’est l’un des plus grands établissements publics de psychiatrie en France, reconnu par le Ministère de la Santé pour sa Direction à la Recherche Clinique et à l’Innovation. Il offre des plateformes spécialisées en EEG, en stimulation cérébrale non invasive (TMS, tDCS) et joue un rôle actif dans la formation universitaire et professionnelle.

Mon parcours universitaire et professionnel témoignent de mon intérêt profond pour les neurosciences cliniques et la psychiatrie. Après deux stages de recherche au sein de l’équipe PsyR², il m’a paru évident de poursuivre mon projet doctoral dans la continuité de mon projet du stage, au sein d’une équipe que je connais bien.

J’ai aussi choisi de rester à Lyon, une ville magnifique qui m’a adopté et où je vis depuis deux années, sans oublier que cela me permet de continuer à soutenir l’Olympique Lyonnais, mon club de cœur !

Et après, quel(le)s sont vos projets/envies futur(e)s ?

J’aimerais poursuivre dans la continuité de mon projet doctoral ou sur les troubles liés à l’usage de substances, deux axes de recherche qui me passionnent particulièrement. Parallèlement à la recherche, mon objectif est de devenir enseignant-chercheur en neurosciences, idéalement dans le milieu universitaire. Et tout cela, je l’envisage en restant en France, où je me projette à long terme, tant sur le plan professionnel que personnel.

Souhaitez-vous rajouter quelque chose ?

Je tiens à remercier sincèrement le jury présent lors de ma présentation à la bourse du Vinatier, ainsi que la Dre. Marine Mondino et le Pr. Frédéric Haesebaert pour leur encadrement et leur confiance.

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