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Bourses doctorales 2025: interview de la lauréate Gaya Redouté
Mis en ligne le 15 octobre 2025
Chaque année, un jury interne à l’établissement Le Vinatier sélectionne et finance des projets doctoraux et post doctoraux. Nous mettons à l’honneur ces lauréats. Aujourd'hui, nous interviewons la thésarde Gaya Redouté.
Pouvez-vous nous rappeler qui encadrera votre projet ainsi que le service et la structure de recherche qui vous accueillera ?
Pour mon projet de thèse, je serai encadrée par Marie JAUFFRET-ROUSTIDE et le Professeur Benjamin ROLLAND Je serai rattachée à la fois au SUAL (Service Universitaire d’Addictologie de Lyon) et au Centre d’études des Mouvements Sociaux à Paris.
Quel est votre parcours ?
Après mes deux premières années de licence de Sciences Sociales à l’université Lyon 2 et une L3 de Sociologie à l’université de Lorraine, je me suis orientée vers un Master d’Humanités Médicales à l’université d’Aix-Marseille, parcours Addictologie : de la cellule au comportement humain.
Durant mon cursus, j’ai pu participer à plusieurs projets : pendant ma première année de licence, j’ai été co-enquêtrice sur un projet autour de la consommation d’alcool dans les Centres d’Hébergements et de Réinsertion sociale de l’agglomération lyonnaise qui a résulté en la publication d’un rapport de recherche intitulé « Soigner l’addiction et modérer l’ivresse, une expérimentation ethnographique auprès des sans-abris. ». Ce projet m’a poussée à m’orienter vers la sociologie de l’addiction. Pendant mon master, j’ai d’abord effectué un premier stage au SESSTIM à Marseille sur un projet autour d’un nouveau modèle coopératif d’hébergement: l’Auberge Marseillaise. Puis, pour mon stage de fin d’étude, je me suis rapprochée du Professeur Rolland afin de construire un projet interdisciplinaire alliant sciences sociales et addictologie. J’ai donc rédigé une revue de la littérature sur la consommation de prégabaline chez les jeunes migrants en errance.
Pouvez-vous nous expliquer votre sujet doctoral/post-doctoral ?
Mon sujet de thèse porte sur l’expérience subjectives et les contextes d’usages des psychostimulants. A l’aide d’une approche mixte, quantitative et qualitative, je vais recueillir des données sur les consommateurs de psychostimulants et leurs pratiques. Les différents enjeux de ce projet sont :
- Identifier les profils des consommateurs et mieux comprendre les motivations et modalités d’usage liées à la consommation de psychostimulants, afin de permettre un meilleur accompagnement et prise en charge.
- Comparer les effets ressentis des psychostimulants, selon les produits, mais aussi selon les modalités d’usages (injections, sniff, voie orale..) à comparer avec l’approche pharmacologique.
- Etudier la place des personnes consommatrices de stimulants dans leur prise en charge, en lien avec le mouvement de démocratisation sanitaire visant à associer l’ensemble des acteurs de santé et à valoriser le savoir expérientiel pour élaborer en commun les politiques de santé, pour faire évoluer les prises en charge.
L'objectif de cette thèse est d'améliorer les connaissances sur l'expérience des psychostimulants par différents publics et dans différents contextes sociaux, mais aussi de contribuer à l'amélioration de l'accès aux soins.
Pourquoi avoir choisi Le Vinatier ?
Il était important pour moi que mon projet inclue à la fois la sociologie et la clinique, afin d’adopter une approche plus complète et précise des comportements addictifs. La bourse de l’établissement Le Vinatier représente pour moi un soutien essentiel, tant sur le plan scientifique que logistique, pour mener à bien une recherche ancrée dans les réalités hospitalières et en dialogue constant avec les équipes de terrain. Elle témoigne également de l’intérêt porté par l’hôpital à une approche transdisciplinaire du soin, intégrant les apports des sciences humaines et sociales.
Et après, quels sont vos projets/envies futur(e)s ?
La thèse était déjà le premier objectif à la suite de mon cursus universitaire, et ce n’est que le début : je ne sais pas encore précisément vers quelle voie je poursuivrai par la suite. Idéalement, je souhaiterais continuer dans la recherche en sociologie de l’addiction avec une approche interdisciplinaire, afin d’affiner les connaissances existantes et d’améliorer les prises en charges des usagers.