Actualités, Recherche

Autisme : une étude européenne éclaire les effets de l’intervention précoce

Mis en ligne le 27 novembre 2025

Une équipe de recherche du Vinatier dédiée aux enfants et aux adolescents a participé à une large étude européenne sur le modèle d’intervention précoce Early Start Denver Model (ESDM) destiné aux jeunes enfants autistes. Les résultats apportent un éclairage nuancé sur son efficacité réelle.

Un modèle d’accompagnement précoce pour les tout-petits

Comprendre le modèle ESDM

Le Early Start Denver Model est une méthode d’accompagnement développée pour les enfants très jeunes présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA).

Son principe : intervenir le plus tôt possible, dès 18 mois, pour stimuler la communication, les interactions sociales et le développement global de l’enfant à travers le jeu et des échanges quotidiens avec les parents et les professionnels.

Pourquoi cette étude était importante

Beaucoup d’équipes dans le monde utilisent ce modèle, mais peu d’études de grande ampleur avaient évalué son efficacité dans des conditions réelles, en Europe notamment.

Avec plusieurs centres français et belges, Le Vinatier a donc participé à une étude, pour mesurer l’impact concret de cette méthode sur le développement des jeunes enfants.

Découvrir l'article complet

Des résultats nuancés

Une étude au plus près de la réalité

Près de 180 enfants âgés de 18 à 36 mois ont été suivis pendant deux ans.

Une partie d’entre eux a bénéficié du modèle ESDM en complément de l’accompagnement habituel, tandis que les autres ont continué à recevoir les soins courants proposés dans leurs structures.

Cette recherche, coordonnée notamment par Marie-Maud Geoffrey (équipe SUNRISE au Vinatier), a évalué les progrès des enfants en termes de langage, de sociabilité et d’autonomie.

Des résultats encourageants mais pas généralisables

Les résultats montrent que, dans l’ensemble, les enfants accompagnés selon le modèle ESDM ne progressent pas significativement plus que ceux bénéficiant des soins habituels.

Mais cela ne veut pas dire que la méthode ne fonctionne pas : certains enfants en ont tiré de réels bénéfices, notamment dans leur manière d’interagir et de communiquer.

En d’autres termes, l’étude met en lumière que l’efficacité de ce type d’intervention dépend sans doute du profil de chaque enfant et des conditions dans lesquelles elle est mise en œuvre.

Et après ? de nouvelles questions pour faire progresser la prise en charge

En résumé, les résultats de cette étude montrent que le modèle ESDM ne peut pas être recommandé de manière universelle pour tous les jeunes enfants ayant un TSA.

Les chercheurs soulignent la nécessité de poursuivre les travaux à long terme, afin de mieux comprendre quels profils d’enfants bénéficient le plus de cette approche et comment l’appliquer de façon optimale dans les différents contextes de soins.

Haut de contenu