Objet TypoScript introuvable (lib.myReseauxSociaux)

Actualités, Recherche

Autisme et diversité de genre : une double réalité à mieux comprendre

Mis en ligne le 27 mai 2025

Une étude du Vinatier révèle qu’une personne autiste sur 13 s’identifie comme diverse de genre : trans, transgenre ou non-binaire par exemple. Mieux comprendre la diversité de genre dans l’autisme permet d’adapter l’accompagnement et les soins.

À l’intersection de deux formes de diversité — neurodéveloppementale et de genre — se dessine une réalité encore peu connue : celle de personnes présentant un Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) et se reconnaissant également dans une identité de genre qui ne correspond pas à celle qui leur a été assignée à la naissance. Une récente étude coordonnée par des chercheurs du Vinatier et publiée dans la revue Autism in Adulthood révèle que près de 7,4 % des personnes autistes s’identifient comme faisant partie de la diversité de genre.

Une recherche inédite en France

Cette revue systématique conduite sur dix ans de publications scientifiques, regroupe les données issues de 24 études internationales, complétée par une méta-analyse sur près de 3900 personnes autistes. Elle est signée notamment par Guilhem Bonazzi, Elodie Peyroux, Lucie Jurek, Ludovic Souiller et Caroline Demily, toutes et tous affiliés au Vinatier. C’est la première étude francophone à documenter aussi rigoureusement cette prévalence de la diversité de genre dans l’autisme.

Que signifie "diversité de genre" ?

La diversité de genre désigne des expériences du genre qui ne se limitent pas aux seules catégories « homme » ou « femme ». Elle inclut les personnes qui s’identifient comme transgenres (dont le genre vécu est différent de celui assigné à la naissance), mais aussi non-binaires, agenres, genderfluid ou encore selon d’autres identités de genre qui ne correspondent pas aux normes binaires traditionnelles.

Des chiffres parlants

Selon l’analyse, 7,37 % des personnes autistes s’identifient également comme faisant partie de la diversité de genre. Les analyses statistiques effectuées rapportent un chiffre réel se situant entre 4,45% et 11,98%. Ce taux ne semble pas varier selon l’âge ou le sexe assigné à la naissance. Les identités non-binaires apparaissent comme les plus fréquemment citées dans les études analysées.

Une reconnaissance essentielle

Cette réalité, encore mal identifiée dans les pratiques cliniques courantes, souligne l’importance de proposer un accompagnement adapté aux personnes concernées. Les résultats rappellent aussi que les études qui explorent directement la question de l'identité de genre identifient des taux plus élevés, signe que le recueil de la parole joue un rôle central.

Vers une prise en charge inclusive

Au Vinatier, plusieurs structures spécialisées, comme l’unité VaGUE (Variance de Genre Unité Enfant) ou les consultations CASCADE (Consultation d’Accompagnement en Santé psyChique pour les Adultes Divers de gEnre), œuvrent à l’accueil et l’accompagnement des personnes présentant une variance de genre. Ces dispositifs s’appuient sur une écoute bienveillante, une expertise clinique pluridisciplinaire et une collaboration étroite avec les personnes concernées.

Des pistes pour l’avenir

Les auteurs et autrices de l’étude appellent à reconnaître pleinement la diversité de genre dans l’autisme, y compris dans ses formes les plus fluides. Ils recommandent également de former les professionnels de santé, de développer des outils diagnostiques sensibles à ces réalités, et de renforcer l’accès aux soins en affirmation de genre pour les personnes autistes et trans ou non-binaires.

Haut de contenu