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Assises régionales de la Santé 2025 : un virage numérique pour la santé mentale dans le Rhône

Mis en ligne le 15 décembre 2025

Les Assises régionales de la Santé 2025 mettent en lumière l’essor de l’IA en santé mentale. Usages, bénéfices, limites et innovations portées par Le Vinatier : une dynamique collective pour améliorer l’accès aux soins et la sécurité des parcours.

L’intelligence artificielle, un levier pour transformer la santé mentale

Les Assises régionales de la Santé 2025 explorent la montée en puissance de l’IA en santé mentale. Un marché en croissance rapide qui impacte déjà la pratique clinique, l’organisation du soin et l’expérience des patients. L’IA apporte des réponses concrètes à la tension du secteur : pénurie de ressources, files actives croissantes, besoin d’un suivi continu.

  L’édition 2025 des Assises régionales de la santé s’est tenue mardi 2 décembre à l’Hôtel de Région de Lyon

Les bénéfices majeurs de l’IA :  pour les professionnels

  • Moins de charge administrative grâce à l’automatisation de la rédaction et de la préparation des entretiens.
  • Analyse de données massives pour faciliter le repérage précoce et affiner les diagnostics.
  • Aide à la décision thérapeutique grâce à des modèles prédictifs fiables

Les bénéfices majeurs de l’IA :  pour les patients

  • Autonomie renforcée grâce aux outils d’auto-suivi.
  • Accès élargi avec des solutions disponibles à distance, en continu.
  • Traitements personnalisés, guidés par des données multifactorielles.
  • Meilleure inclusion avec des outils d’assistance adaptés au handicap psychique.

→ En savoir plus : Usages de l’IA en santé mentale

Usages concrets : l’IA déjà au service des équipes et des patients

Les exemples se multiplient. Ils couvrent l’accompagnement, le diagnostic, la prévention et même l’organisation du quotidien.

Agents conversationnels

Soutien immédiat, orientation, détection des situations à risque.
Exemple : Crisis Text Line.

Analyse et décision clinique

Modèles prédictifs pour identifier des biomarqueurs et optimiser la psychopharmacologie.

Télésurveillance

Suivi continu pour repérer les signes de rechute (rythme de sommeil, langage).

Thérapies en ligne

Meilleur matching entre patients et thérapeutes.
Exemple : BetterHelp

Thérapies numériques (DTx)

Solutions validées scientifiquement : Quitoxil, Velibra en sont des exemples.

Outils d’inclusion

Pictalk Buddy facilite l’organisation et l’accès aux ressources à destination des personnes avec un trouble du neurodéveloppement et des personnes qui les accompagnent.

L’innovation au Vinatier : Synapse Lab et Digimentally

L’établissement structure son action autour de deux dispositifs dédiés à l’innovation en santé mentale.
Synapse Lab, le Living Lab du Vinatier


Il accompagne les projets internes et externes grâce à la co-conception, en intégrant professionnels, patients et aidants.


→ Découvrir une innovation numérique portée par Le Vinatier : une application innovante pour les équipes mobiles de psychiatrie

Digimentally, tiers-lieu d’expérimentation France 2030


Co-porté avec la Fondation ARHM et l’Adapei 69 et Le Vinatier, il réunit chercheurs, industriels et équipes de terrain pour tester et évaluer des solutions prêtes à l’usage.

Projets accompagnés

  • Pictalk Buddy
  • ThIA Suivi, solution de télésurveillance pour les personnes concernées par un trouble dépressif.
  • IA pour orthophonistes.

→ En savoir plus : Digimentally

Partage des données : un projet territorial pour des parcours plus sûrs

La pharmacie à usage interne de l’établissement a présenté un projet structurant pour les professionnels du Rhône, confrontés à la fragmentation des dossiers patients informatisés.


→ pharmacie à usage interne de l’établissement : découvrir le circuit du médicament au Vinatier

Un système encore trop cloisonné

Depuis début 2024, les établissements du territoire (dont Le Vinatier fait partie) mènent une réflexion stratégique pour optimiser le parcours patient multi-établissements en santé mentale. Cette démarche s’inscrit dans un contexte très spécifique : une offre de soins sectorisée. En effet, dans le Rhône, en dehors des activités de psychiatrie portées par les HCL, trois établissements structurent la psychiatrie publique. Chacun utilise un dossier patient informatisé (DPI) distinct, sans interopérabilité. Ce cloisonnement complexifie, par exemple, la prise les prises en charge aux urgences psychiatriques du Vinatier où arrivent des patients suivis dans les autres secteurs. L’absence de communication entre les outils numériques limite l’accès rapide aux données essentielle, complique la coordination, la continuité et la sécurité des soins.


→ Pour aller plus loin : Organisation territoriale de la psychiatrie

Un double défi sur les données


Les spécificités de la psychiatrie, liées à certaines pathologies chroniques (suivi au long cours, alternance entre hospitalisation et ambulatoire) entraînent une accumulation importante de contenus : courriers, comptes-rendus, observations, prescriptions, examens. Avec le temps, ces informations sédimentent dans les DPI et deviennent difficiles à exploiter.


Les professionnels font donc face à deux besoins concrets :

  • partager les données nécessaires pour optimiser les parcours inter-établissements,
  • et retrouver rapidement l’information pertinente au sein de données non structurées.

La volumétrie massive produite par la Psychiatrie rend ces enjeux encore plus sensibles. L’intégration d’outils numériques adaptés apparaît donc comme une étape clé pour gagner en efficacité et renforcer la qualité du suivi.

IA et santé mentale : des limites à maîtriser, des protections nécessaires

L’essor de l’IA exige un encadrement strict pour garantir sécurité, éthique et équité.

Principales limites

  • Manque de régulation sur certains outils.
  • Risques de biais algorithmiques.Enjeux de confidentialité et de sécurité.
  • Difficulté d’interprétation (“boîte noire”).Besoin de formation des professionnels.
  • Importance de préserver le lien thérapeutique humain

Le cadre européen et le rôle de la CNIL

L’IA Act classe les systèmes selon quatre niveaux de risque et renforce les exigences pour les usages sensibles des internautes européens.


Au niveau national, la CNIL veille au respect du RGPD, exige la transparence sur l’usage des données d’entraînement et encourage des modèles évitant la divulgation d’informations sensibles.


→ Lire l’actualité sur le sujet : IA et RGPD : la CNIL publie ses nouvelles recommandations pour accompagner une innovation responsable

Une dynamique régionale engagée pour une IA responsable

Les Assises régionales de la Santé 2025 confirment l’importance de l’IA pour la santé mentale. Le Vinatier s’inscrit pleinement dans cette dynamique, avec des projets concrets, des partenariats solides et une vigilance forte sur l’éthique et la sécurité. Cet enjeu est aussi indissociable de la notion de santé globale.

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