Intervention d’ : Ada-Luz Duque, responsable pédagogique, référente administrative du DU Dialogues – Médiation, interprétariat et migration, et chargée de mission à l’Orspere – Samdarra.
L’intervention en santé mentale auprès des patients allophones nécessite souvent le recours à l’interprétariat, ce qui soulève une certain nombre de questions pratiques et théoriques que nous aborderons lors de cette journée.
Ce séminaire est ouvert à tout professionnel qui travaille dans l’accompagnement psycho-social des personnes issues de la migration.

Horaires 

  • 9 h – 12 h 30 : apport théoriques sur une thématique spécifique
  • 12 h 30 – 14 h : pause déjeuner libre
  • 14 h – 17 h : un temps de reprise à partir des pratiques, vécus et expériences des participants. Ce temps est co-animé par l’intervenante invitée et Serena Tallarico, psychologue chercheuse et anthropologue.

Programme

« Le son est la matière même du langage, la voix est un accompagnement inlassable de l’existence, elle est le bourdonnement dont la surabondance assure l’insertion plénière au sein de la trame sociale. » ( David Le Breton, Du Silence, 1997)
Les réflexions autour de l’interprétariat définissent de diverses manières le cadre de travail des interprètes et la posture « idéale » qu’ils devraient adopter. Les expériences de terrain complexifient toutefois les tentatives de normalisation des pratiques d’interprétariat.
En effet, les interprètes sont confrontés à une multiplicité d’éléments – tels que la création de liens, les affects, l’interculturalité, les représentations, le cadre thérapeutique et la médiation linguistique… – qui interrogent et remettent en question leurs postures.
Bien souvent, ils dépassent leur rôle de traducteur. Ainsi, interpréter n’implique pas seulement de « dire », il s’agit également d’entendre, d’écouter, d’accueillir et de réélaborer. Ce travail est d’autant plus important lorsque des récits traumatiques sont confiés.
La multifonctionnalité de l’interprète questionne donc sur la manière dont il peut être qualifié : endosse-t-il un rôle de médiateur, de co-thérapeute ou de pair-aidant ?
Les interprètes ne sont pas toujours formés à travailler dans le domaine de la santé mentale. Cependant, cela est également le cas des soignants qui manquent également de formation pour travailler avec ces acteurs, par ailleurs, le plus souvent perçus comme de simples « outils » linguistiques. Ce constat soulève une difficulté : celle de considérer l’interprète comme un professionnel à part entière et un acteur du soin.
L’évolution des formations ainsi que la reconnaissance des compétences portées par les interprètes font évoluer les perceptions autour de ce métier. Ainsi, les interprètes sont aujourd’hui davantage considérés comme étant des acteurs du soin et des intervenants en santé mentale à part entière.